Ma chronique d’août pour Les Pros de la Petite Enfance.
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Ce récit illustré est disponible en format affiche sur ma boutique.
Pour accompagner cette chronique :
Il est important d’inclure le vocabulaire émotionnel le plus tôt possible, par la parole (et par les signes). Très tôt, l’enfant pourra ainsi verbaliser (ou signer) de lui-même l’émotion qu’il ressent. Tout comme « papa » ou « maman », ce vocabulaire lui sera familier.
Faire rentrer le vocabulaire des émotions dans nos vies, c’est également nous permettre à nous, adultes, de développer notre conscience et notre intelligence émotionnelles, car malheureusement, peu d’entre nous ont été accompagné·e·s dans ce sens.
Pour intégrer le vocabulaire des émotions dans le quotidien de l’enfant, on peut bien sûr l’aider à verbaliser au moment de l’émotion. On peut aussi s’aider d’outils comme des jeux sur les émotions, dès tout petit, ou encore jouer à des jeux d’expression théâtrale avec l’enfant.
J’ai réalisé il y a quelques temps des cartes des émotions, elles sont téléchargeables à prix libre ici :
https://boutique.bougribouillons.fr/produit/cartes-des-emotions-a-imprimer-v2/
J ai toujours pense qui il ne fallait pas nier les émotions de l enfant merci de me le confirmé vos conseils sont très précieux et peuvent aider a désamorcer des conflits
Bonsoir,
Je prends le risque de ma remarque mais je pensais sincèrement qu’en disant « Ne t’en fais pas. On va le retrouver, ne pleure plus » on rassurait l’enfant. A aucun moment je me dis que je nie ses émotions. Pour moi j’essaie de le rassurer et de faire en sorte qu’il aille mieux.
Quand mon fils de 8 mois est effrayé par un bruit, les pompiers par exemple, je lui dis « N’ai pas peur, ce n’est qu’un bruit. Il ne peut rien contre toi. Rassure toi. Ce sont juste les pompiers qui passent ». Et je vous assure qu’à aucun moment je ne souhaite nier ses émotions !
Je comprends votre vision. À travers cette affiche, j’invite justement les lecteur·trice·s à remettre en question leur croyances concernant leurs habitudes. Malheureusement, dire à un enfant « n’ai pas peur », c’est porter un jugement sur ce qu’il ressent, c’est lui envoyer le message que l’émotion de peur n’a pas sa place, et je pars du principe que l’émotion à toujours sa place et ne peut être remise en question.
L’émotion est un indicateur, il permet de montrer le chemin vers son besoin (ici par exemple le besoin de comprendre et/ou d’être rassuré). Si on demande à l’enfant de ne pas avoir cette émotion, on lui enlève par le même coup l’indicateur de son besoin.
Malheureusement, bon nombre d’adultes sont actuellement incapable de reconnaître leur besoin, en grande partie parce qu’ils ont une faible conscience émotionnelle et souvent coupés de leurs émotions.
Pour reprendre votre exemple du camion de pompier, vous pouvez par exemple lui dire :
– « Oh tu as eu peur oui, tu as été surpris par ce bruit, je comprends »
-> prise en compte, verbalisation et validation de l’émotion.
Puis continuer :
– « Rassure-toi, ce bruit ne peut pas te faire du mal. Tu as besoin d’un câlin pour te senti rassuré ? »
-> Explication, prise en considération du besoin lié à l’émotion (comprendre, être rassuré)
Je tiens à préciser que ce que vous faites n’est ni mal ni bien. Simplement, dans votre exemple, l’émotion n’est pas validée. La conscience et l’intelligence émotionnelle risque de se développer avec plus de difficulté.
Merci beaucoup d’avoir répondu avec autant d’informations et surtout d’avoir repris mon exemple pour savoir comment rassurer mon enfant (ou mes élèves comme je suis professeur des écoles).
Je suis toujours autant surprise de voir la profondeur de leurs émotions. J’ai commencé à lire « Au cœur des émotions de l’enfant » et je n’aurais jamais pensé qu’un ballon qui éclate puisse rappeler à un enfant le décès de son grand père (pour reprendre l’exemple du livre).
J’avais déjà remarqué que bon nombre des contrariétés de parents venaient de la projection de nos attentes sur nos enfants mais, je n’imaginais pas la détresse que peut déclencher, chez eux, un fait anodin pour nous.
Je ne sais pas si c’est le bon endroit pour demander cela mais, d’où vient cet écart ?
En tout cas, merci encore de votre réponse !! 🙂
Bonjour
je tiens à vous remercier du travail que vous faites.
Effectivement il n’est pas conseillé de nier les émotions de nos enfants mais chercher comment les comprendre pour mieux les appréhender.
Je suis assistante maternelle et maman de 2 adultes et 1 ado.
Il m’a fallu une formation « accueillir les émotions de l’enfant » pour une grosse remise en question.
Une (grosse) culpabilité de ne pas avoir fait autrement avec mes enfants…
En attendant, j’ai mis « en pratique » ma formation en sept 2018 et ça marche!
Un enfant en accueil qui tombait souvent et j’ai vu la différence avec le « avant » (« allez relève toi, c’est pas bien grave, tu n’as rien ») et le « après » (ça fait très mal de tomber, viens faire un câlin, je vais soigner/mettre de l’eau sur tes genoux/mains…)
Dans le premier cas, l’enfant pleure pendant un long moment. Dans le 2e cas, les pleurs s’arrêtent dès que j’ai pu exprimer son sentiment d’avoir mal!
C’est génial ! 😀
Bonjour,
ancienne psychomotricienne, ancienne professeur des écoles spécialisées pour les enfants en difficultés, ancienne directrice d’établissement médico-social, ancienne formatrice en développement personnel… je ne peux qu’approuver votre position et la façon d’en vulgariser les éléments.
Je ne sais pas dessiner … alors je vous demande : comment vulgariser le besoin de NOMMER les 4 émotions essentielles : joie/tristesse, peur/colère … j’ai eu le bonheur de fournir à quelques « cohortes » (nom savant de l’éducation nationale pour parler de tranches d’âge) ces quelques clés de compréhension de notre monde… ma question aujourd’hui : comment faire « tâche d’huile » avec des outils accessibles ? Comment permettre le passage de la compréhension des émotions qui m’agitent à un communication non violente, comment généraliser cet enseignement (qu’il s’agisse d’enfants ou d’adultes)?
Bonjour,
Je découvre votre site et ainsi que vos illustrations accompagnées de jolis textes et réflexions … via une publication de Loupiote asbl qui propose de l’éducation à la citoyenneté au et par le cinéma ! Je n’ai pas encore tout découvert sur vos activités … et cela me tente d’aller plus loin ! Merci pour ce beau travail qui je l’espère permettra aux parents et éducateurs de mieux comprendre la communication relationnelle non violente.
Un très grand merci à vous ! Je pensais m’être grandement renseigné sur les enfants ais grâce à vos illustrations je découvre bien des choses ! (Le nombre de fois où j’ai fait l’erreur de dire « N’ai pas peur » à un jeune enfant)
Merci encore !
Merci pour ce message plein de sincérité. J’en apprends moi aussi tous les jours 🙂
Bonjour,
J’adore votre travail en général mais là je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre affiche. Je m’explique, les enfants qui sont représentés sur les affiches sont de très jeunes enfants qui n’ont vraisemblablement pas l’usage de la parole encore.
Dans ma formation Montessori et autre, j’ai toujours eu l’information qu’il fallait attendre que l’enfant puisse parler pour dire ce qu’il ressent avant de nommer une emotion pour ne pas risquer de se tromper d’émotion et ainsi fausser les sensations par rapport au mot.
Ex : arthur pleure car sa maman est parti. On pourrait lui dire que je comprend tu es triste de voir partir ta maman etc. Sauf que est ce qu’Arthur est vraiment triste ? N’est il pas en colère ? N’est il pas inquiét etc ? Tant que l’enfant ne peut pas verbaliser il est compliqué de savoir…. Et donc pour nous nommer une émotion fausse serait pire. Donc tant qu’il ne parle pas (entre 3 et 6 ans) chez nous on ne nomme pas l’émotion. On se contente de décrire ce que l’on voit. ex :Je vois que ta maman est partie et que tu pleures. Si tu as besoin je suis disponible pour un calin.
Voilà pour mon partage « montessorien ».
Belle journée à vous.